Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 21 : Une vie consacrée à kosen rufu [21.7]

21.7 Kosen rufu commence par une seule personne

En évoquant ses premiers pas pour le kosen rufu mondial en 1960, le président Ikeda affirme que kosen rufu réside fondamentalement dans le combat de chaque personne pour accomplir sa révolution humaine et transformer son karma.

Pour le bien des générations futures, j’aimerais une nouvelle fois rappeler l’esprit originel qui sous-tend le kosen rufu mondial.

Le 2 octobre 1960 était un dimanche clair et ensoleillé. J’ai pris ce jour-là l’avion à l’aéroport international de Tokyo à Haneda pour me rendre à Hawaï. En regardant en contrebas, juste après le décollage, j’ai vu les rives d’Omori [dans l’arrondissement d’Ota], où je suis né et j’ai grandi, et la mer qui scintillait au-delà.

C’est à Hawaï qu’a éclaté la guerre du Pacifique entre le Japon et les États-Unis. J’avais décidé d’en faire ma première destination outre-mer, juste après ma visite à Okinawa [en juillet 1960, alors que c’était encore un territoire sous occupation américaine].

Notre pratique du bouddhisme de Nichiren nous permet de transformer notre karma en mission. Ceux qui ont souffert le plus ont le droit de goûter le plus grand bonheur.

Parmi les membres de notre mouvement résidant à Hawaï et dans d’autres parties des États-Unis à cette époque, se trouvaient de nombreuses épouses de militaires américains, qui étaient venues vivre avec eux aux États-Unis. Elles s’étaient rendues dans leur nouveau pays avec l’idée qu’elles y seraient heureuses, mais elles trouvaient souvent les barrières culturelles et linguistiques bien pénibles et aspiraient à revenir au Japon.

Je les ai encouragées de tout mon cœur, avec le désir de dissiper les nuages de l’anxiété de leur cœur et de leur permettre d’éveiller en elles-mêmes la nature de bouddha.

Dans une lettre rédigée depuis son lieu d’exil sur l’île de Sado, Nichiren écrit : « […] quel qu’il soit, le lieu où nous résidons et pratiquons le Véhicule unique [du Sûtra du Lotus] est la capitale de la Lumière éternellement paisible. » (Écrits, 316)

Partout où je suis allé durant ce premier voyage aux États-Unis, j’ai exhorté les membres à transformer le lieu où ils étaient en Terre de la lumière éternellement paisible1, et je leur ai certifié que, tant qu’ils garderaient la foi dans la Loi merveilleuse, qui nous permet de transformer le poison en remède2, ils étaient assurés de devenir heureux. Les larmes aux yeux, beaucoup d’entre eux ont déclaré : « Je ne serai pas vaincu ! » « Je continuerai de me lancer des défis ! » J’ai tenu des réunions de discussion spontanées partout où je suis allé et je me suis engagé dans des dialogues francs, de cœur à cœur.

Développer kosen rufu ne signifie pas simplement propager les idées et la terminologie bouddhiques. Cela signifie que chacune et chacun de nous doit se dresser dans l’action, là où il se trouve dans le monde, et s’efforcer avec courage de transformer son karma grâce à sa pratique du bouddhisme de Nichiren. C’est s’éveiller à notre noble mission de bodhisattva surgi de la Terre3 et propager compréhension, confiance et joie autour de nous.

Le kosen rufu mondial ne peut être accompli que si l’on encourage et on aide à se développer des personnes qui ont le courage de se dresser par elles-mêmes et d’agir de leur propre initiative.

Notre grand réseau Soka, qui se consacre au bonheur de tous les êtres humains, où qu’ils se trouvent, s’est maintenant répandu dans le monde jusqu’à inclure 192 pays et territoires. J’éprouve la plus grande admiration et la plus grande gratitude envers tous nos membres pionniers qui ont œuvré si dur pour ouvrir la voie en affrontant d’immenses défis, dans les premiers temps de notre mouvement. Je me réjouis aussi qu’un courant constant de successeurs de valeur émergent pour créer un avenir brillant et plein d’espoir.

Extrait d’une série d’essais intitulée « Warera no shori no daido » (Notre voie éclatante vers la victoire), publiée en japonais dans le journal Seikyo, le 12 novembre 2010

La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Terre de la lumière éternellement paisible : ou Terre de la lumière paisible. La Terre de bouddha exempte d’impermanence et d’impureté. Dans nombre de sûtras, le monde actuel saha où vivent les êtres humains est décrit comme une terre impure, pleine d’illusions et de souffrances, tandis que la Terre de bouddha est décrite comme une terre pure libérée de ces impuretés et très éloignée de ce monde saha. Par opposition, le Sûtra du Lotus révèle que le monde saha est la Terre de bouddha, ou Terre de la lumière éternellement paisible, et explique que la nature d’une terre est déterminée par l’esprit de ses habitants.
  • *2Changer le poison en remède : principe selon lequel les désirs terrestres et les souffrances peuvent être transformés en bienfaits et en illumination par le pouvoir de la Loi merveilleuse. Cette expression se trouve dans un passage du Traité de la grande perfection de sagesse, dans lequel il est question d’« un grand médecin qui peut changer le poison en remède ».
  • *3Bodhisattvas surgis de la Terre : une multitude innombrable de bodhisattvas qui surgissent de l’espace situé au-dessous de la terre et à qui le bouddha Shakyamuni confie la tâche de propager la Loi merveilleuse, ou l’essence du Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi.