Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 29 : Une religion tournée vers le bonheur des personnes ordinaires [29.2]
29.2 L’indépendance spirituelle de la Soka Gakkai – un nouveau départ vers le kosen rufu mondial
À partir du milieu des années 1970, les moines de la Nichiren Shoshu, jaloux du succès de la Soka Gakkai et de son président, Daisaku Ikeda, qui étaient parvenus à créer un réseau mondial pour kosen rufu, conspirèrent pour détruire l’organisation laïque. Ils cherchèrent à creuser un fossé entre le président Ikeda et les membres, afin de ramener la Soka Gakkai sous leur contrôle direct. Pour tenter de dissiper cette difficulté, Daisaku Ikeda démissionna de son poste de président de la Soka Gakkai en 1979. On désigne les événements qui précèdent et suivent immédiatement cette décision de « première crise du clergé ».
Cependant, la nature fondamentale du clergé demeura inchangée et, en 1990, les moines élaborèrent un plan connu sous le nom de l’« opération C » (nommée ainsi à partir du terme anglais « cut » pour signifier une scission avec la Soka Gakkai), et ils excommunièrent l’organisation en novembre 1991. Les événements qui précédèrent et suivirent immédiatement cette annonce furent connus sous le nom de « seconde crise du clergé ».
Le 30 novembre, deux jours après l’émission de l’avis d’excommunication, une réunion spéciale des responsables de la Soka Gakkai pour célébrer l’indépendance spirituelle de l’organisation a été organisée, en présence du président Ikeda.
Quand j’ai appris qu’il y aurait aujourd’hui une célébration spéciale, j’ai décidé d’y participer !
Le 28 novembre [date à laquelle, en 1991, le clergé de la Nichiren Shoshu émit son avis d’excommunication] est désormais une date historique.
Novembre est le mois de la fondation de la Soka Gakkai et, comme vous le savez tous, le chiffre 28 est significatif, car c’est le nombre de chapitres qui composent le Sûtra du Lotus. De manière tout à fait inattendue, et cependant tout à fait judicieuse, cette date du 28 novembre est devenue le jour de notre indépendance spirituelle.
Dans une lettre datée du 28 novembre [en1269] Nichiren écrit :
« Puisque, dans tous les cas, mon corps sera jeté au hasard dans les champs, je souhaite donner ma vie pour le Véhicule unique du Bouddha, le Sûtra du Lotus, et suivre les traces du garçon Montagnes-Neigeuses et du bodhisattva Roi-de-la-Médecine. De même que les noms des rois Sen’yo et Détenteur-de-Vertu ont été connus dans des âges ultérieurs1, j’aimerais que mon nom soit prononcé et inclus dans les sûtras du Lotus et du Nirvana du futur. » (WND-II, 336)
Je suis convaincu que, comme le président Toda l’a dit, le nom « Bouddha Soka Gakkai » figurera à coup sûr dans les écrits bouddhiques du futur.
Grâce au dévouement altruiste des membres qui ont agi en accord parfait avec les enseignements de Nichiren, la Soka Gakkai a réalisé la vaste transmission de la Loi merveilleuse. Nulle autre organisation n’a répandu la Loi merveilleuse à une telle échelle, en faisant connaître sa grandeur aux personnes partout dans le monde.
J’aimerais déclarer une fois de plus que la Soka Gakkai est l’organisation qui garde la foi et la pratique selon le véritable esprit du bouddhisme de Nichiren.
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Le bouddhisme de Nichiren est le bouddhisme du soleil ; c’est une religion mondiale, qui illumine l’humanité entière. L’essor de la Soka Gakkai, dans tous ses aspects et en tant qu’organisation dont les membres portent cette grande philosophie, devrait également être mondial et universel. Il ne doit pas se situer dans un cadre étroit, fermé et archaïque.
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D’après les perspectives mises en valeur par les chercheurs, on peut peut-être résumer ainsi les caractéristiques d’une religion mondiale :
- Une gestion transparente et démocratique.
- Une adhésion aux principes fondamentaux de la foi, tout en permettant la liberté d’expression.
- Un égalitarisme qui promeut le respect mutuel et la participation de tous les pratiquants.
- La mise en avant de la foi plutôt que des rites.
- Des responsabilités ouvertes à tous les membres, en fonction de leurs capacités et non pas en fonction de leur naissance.
- La transmission des doctrines universelles selon des méthodes qui s’accordent avec l’époque.
La Soka Gakkai possède chacune de ces caractéristiques.
Le bouddhisme enseigne que tout est dans un état de flux constant. Il nous explique aussi que, tant que nous gardons la foi dans l’enseignement correct, nous pouvons considérer que tout ce qui arrive s’accorde fondamentalement avec l’intention du Bouddha. Il importe d’envisager les changements actuels dans une perspective à plus long terme, d’ici vingt ou trente ans.
Il est véritablement regrettable que les efforts de la Soka Gakkai pour maintenir une cohésion harmonieuse entre le clergé et les pratiquants laïcs n’aient pas réussi à porter leurs fruits. Mais, comme de nombreux individus rationnels l’ont fait remarquer, si le clergé continue sur la voie où il s’est engagé actuellement, il déclinera à coup sûr au fil du temps et finira inévitablement par s’enliser dans d’interminables querelles internes. Certains moines ont également fait part de leurs inquiétudes à ce sujet. Si cela devait arriver, les conséquences seraient désastreuses.
De tels conflits au sein du clergé auraient très bien pu rejaillir sur la Soka Gakkai et amener les précieux membres à être exploités et à souffrir encore davantage – ce qui doit être évité à tout prix.
Par conséquent, je pense qu’il est profondément significatif que le clergé nous ait fait savoir qu’il se dissociait de la Soka Gakkai avant que nous en arrivions à ce stade. Plus tard, nous verrons que nous avons eu la chance d’échapper au pire.
Nous, membres de la Soka Gakkai, avons la foi et nous sommes unis. Soyez convaincus que tout se déroule comme Nichiren, le bouddha de l’époque de la Fin de la Loi, l’aurait souhaité, et allez de l’avant, l’esprit totalement serein, en étant convaincus que nous bénéficions de la protection de Nichiren.
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M. Toda a dit un jour : « La Soka Gakkai doit rester en lien direct avec Nichiren à travers ses écrits. » Il allait toujours au cœur des choses. C’était un grand visionnaire.
Nous croyons en Nichiren et nous nous fondons sur lui et non sur un quelconque intermédiaire. Nous devons être clairs sur ce point. Nous devons continuer d’agir sans relâche pour la réalisation du grand vœu de « kosen rufu par la propagation bienveillante de la Grande Loi2 », en accord parfait avec l’intention de Nichiren, le bouddha de l’époque de la Fin de la Loi.
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Dans sa lettre Sur l’acquittement des dettes de reconnaissance, Nichiren écrit : « Puisque la compassion de Nichiren est vraiment grande et capable de tout inclure, Nam-myoho-renge-kyo se propagera pendant dix mille ans et plus encore, pour toute l’éternité […]. » (Écrits, 742)
Nous devons nous rappeler que kosen rufu progresse grâce à la compassion infinie de Nichiren. C’est notre plus grand honneur de contribuer à cette noble entreprise.
Dans le Recueil des enseignements oraux, il est dit : « Quand Nichiren récite Nam-myoho-renge-kyo, il permet à tous les êtres vivants d’atteindre la bouddhéité dans les dix mille ans de l’époque de la Fin de la Loi. » (OTT, 41)
Quiconque lutte en accord avec les enseignements de Nichiren est assuré d’atteindre la bouddhéité.
Nichiren dit « dans les dix mille ans de l’époque de la Fin de la Loi » (OTT, 41) et « pendant dix mille ans et plus encore » (Écrits, 742). Prenons un nouveau départ magnifique et porteur d’espoir pour kosen rufu, le regard tourné vers l’avenir, vers les dix mille prochaines années.
Extrait d’un discours prononcé à la réunion des responsables appelée « Victoire de la Renaissance Soka », Tokyo, le 30 novembre 1991
La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.
- *1Le bodhisattva Roi-de-la-Médecine est décrit dans le Sûtra du Lotus prêché par Shakyamuni, et les autres personnages figurent dans le Sûtra du Nirvana. Nichiren déclare qu’il souhaite que, de la même manière, son nom apparaisse dans les sûtras du Lotus et du Nirvana qui seront prêchés par un bouddha dans l’avenir.
- *2L’une des inscriptions en marge du Joju Gohonzon de la Soka Gakkai, enchâssé dans le Hall du Grand Serment pour kosen rufu, se lit comme suit : « Pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu par la propagation bienveillante de la Grande Loi. »