Partie 3 : Kosen rufu et la paix mondiale
Chapitre 22 : La mission et le vœu des bodhisattvas surgis de la Terre [22.2]

22.2 Les membres de la Soka Gakkai sont les véritables bodhisattvas surgis de la Terre

En se fondant sur le Sûtra du Lotus, le président Ikeda décrit les qualités qui caractérisent les bodhisattvas surgis de la Terre, dont la mission est d’accomplir kosen rufu. Il dit notamment que ces qualités – courage, sagesse, persévérance et force de caractère – sont incarnées par les membres de la Soka Gakkai.

Les bodhisattvas surgis de la Terre1 sont des bodhisattvas qui possèdent la Loi merveilleuse du temps sans commencement à l’intérieur même de leur vie. Nichiren dit que, si la Loi suprême ne leur avait pas été confiée, ils ne seraient jamais apparus pour la propager à l’époque de la Fin de la Loi (cf. Écrits, 377). La « Loi suprême » n’est autre que Nam-myoho-renge-kyo.

Nam-myoho-renge-kyo, l’enseignement contenu implicitement dans le chapitre « Durée de la vie » du Sûtra du Lotus, est le « remède extrêmement efficace » (SdL-XVI, 220), qui permet de guérir les maux de tous les êtres vivants à l’époque de la Fin de la Loi. C’est la Loi de la vie. Mais c’est seulement quand nous faisons vivre en nous cette loi et que nous la faisons connaître aux autres à l’époque de la Fin de la Loi que nous pouvons les aider à se libérer de leurs souffrances.

Dans son rôle de bodhisattva Pratiques-Supérieures, Nichiren, le guide des bodhisattvas surgis de la Terre, s’est fondé sur la conviction que Nam-myoho-renge-kyo était l’essence même de sa vie. Et il a inscrit cet état d’éveil sous la forme du Gohonzon afin de permettre à chaque être humain de l’époque de la Fin de la Loi d’atteindre l’illumination.

Il est dit dans le Recueil des enseignements oraux : « Le fait d’accepter et de garder cette loi originelle est exprimé dans le seul mot “croyance” ou “foi”. Le seul mot “croyance” est le sabre tranchant avec lequel on affronte et on surmonte l’obscurité fondamentale. » (OTT, 119-120) Il dit également : « Si vous avez le même esprit que Nichiren, vous devez être un bodhisattva surgi de la Terre. » (cf. Écrits, 389)

Nous, qui œuvrons pour kosen rufu avec foi dans le Gohonzon et avec le même esprit que Nichiren, sommes également des bodhisattvas surgis de la Terre qui gardent la Loi suprême, comme il l’a fait lui-même.

Le chapitre « Surgir de terre » (15e) du Sûtra du Lotus dépeint les bodhisattvas surgis de la Terre comme surgissant de l’« espace vide au-dessous du monde saha2 » (cf. SdL-XV, 213). Il est expliqué dans le Recueil des enseignement oraux que cet « espace au-dessous correspond au principe de vérité ». (OTT, 119)

Les bodhisattvas surgis de la Terre surgissent du domaine de la vérité pour entrer dans la réalité de ce monde saha. En d’autres termes, ce sont des individus courageux qui émergent de la loi fondamentale de l’Univers, Nam-myoho-renge-kyo, pour se mêler aux personnes ordinaires. C’est pourquoi ils ne se retrouvent jamais bloqués ou dans une impasse. Ils peuvent puiser sans limites la force vitale et la sagesse fondamentales dans le domaine de la Loi merveilleuse. Même en cette époque mauvaise de la Fin de la Loi, ils sont capables de propager la Loi merveilleuse et de résister à tout obstacle rencontré en chemin.

Toutes les personnes qui transmettent les enseignements du Bouddha dans le monde réel en cette ère corrompue, comme l’enseigne Nichiren, sont des bodhisattvas surgis de la Terre. À notre époque, la description de ces bodhisattvas surgis de la Terre correspond parfaitement aux membres de la Soka Gakkai.

Ainsi, les bodhisattvas surgis de la Terre sont décrits comme ayant « une ferme volonté et une forte concentration » (SdL-XV, 213). Les membres de la Soka Gakkai ont, eux aussi, un esprit résolu et vont jusqu’au bout de leurs intentions ; ce sont des personnes qui persistent et persévèrent. Les pionniers membres du groupe Maints-Trésors, en particulier, ont conservé une foi constante depuis les tout débuts de notre mouvement, quels que soient les événements. Aucune critique ou insulte ne les a jamais détournés de leur but ; une fois qu’ils ont décidé d’atteindre un objectif, ils ont persévéré jusqu’au bout. L’indéfectible engagement qui brille dans leur cœur est l’insigne honorifique des bodhisattvas surgis de la Terre.

Il est dit dans le Sûtra du Lotus que les bodhisattvas surgis de la Terre s’instruisent « habilement dans la voie des bodhisattvas, sans se laisser souiller par les choses de ce monde, comme la fleur de lotus sur l’eau » (SdL-XV, 215). De même, les membres de la Soka Gakkai, sans se laisser souiller par les cinq impuretés3 qui prolifèrent dans la société, font preuve de résilience et d’un engagement pur en faveur des valeurs humanistes du bouddhisme. C’est ainsi qu’ils ont pu aider les personnes qui se débattaient dans le bourbier de la réalité.

Nous ne pouvons pas accomplir notre mission de bodhisattvas surgis de la Terre en évitant d’interagir avec les autres et en nous retirant dans quelque montagne reculée, loin des réalités de la vie quotidienne.

Le Sûtra décrit plus loin les bodhisattvas surgis de la Terre en ces termes : « Ils excellent dans l’art difficile des questions et réponses, leur cœur ne connaît pas la peur. Ils ont fermement cultivé l’esprit de persévérance, la rectitude, la dignité et la vertu. » (SdL-XV, 216)

« Ils excellent dans l’art difficile des questions et réponses. » En effet, les membres de la Soka Gakkai sont maîtres dans l’art du dialogue. Ils possèdent une sagesse qu’ils se sont forgée en luttant en première ligne pour kosen rufu. Devant les critiques ou les calomnies, ils s’expriment habilement et proposent de parler de ce qu’est le véritable bonheur, en faisant preuve d’une sagesse à la fois avisée et souple. En tant que membres de la Soka Gakkai, vous êtes tous et toutes des personnes douées de sagesse, aptes à répondre aux questions difficiles.

« Leur cœur ne connaît pas la peur. » Vous aussi, vous êtes de véritables championnes et champions courageux, qui n’ont peur de personne. Vous avez lutté résolument contre les forces de l’injustice qui oppriment les personnes ordinaires.

« Ils ont fermement cultivé l’esprit de persévérance. » La persévérance est également ce qui vous caractérise. Même si certains de vos amis ou compagnons de pratique ont l’habitude de se plaindre ou de se montrer égocentriques, vous n’avez jamais abandonné quiconque. Vous êtes des personnes d’une persévérance sans égale. Et vous avez aussi surmonté vos propres difficultés grâce à la persévérance. Vous êtes de véritables championnes et champions de la compassion et de la conviction.

« Ils ont fermement cultivé […] la rectitude, la dignité et la vertu. » Vos cœurs, vos vies, eux aussi, brillent d’un grand éclat. Vous exercez un puissant attrait personnel, qui conduit les gens vers vous car ils reconnaissent tous l’abondance de vos vertus.

Ainsi, chacune et chacun de vous possède le pouvoir et les qualités des bodhisattvas surgis de la Terre.

Les bodhisattvas surgis de la Terre sont « un réel trésor parmi les hommes » (SdL-XV, 214-215). Ce sont des trésors pour leur entourage, et des trésors pour leur pays et le monde. Ils sont infiniment nobles et dignes de respect.

Chacune et chacun de vous possède l’esprit des bodhisattvas surgis de la Terre. Vous avez l’esprit de protéger résolument la Loi, et l’esprit de bodhisattva qui consiste à encourager les autres et à les aider à se libérer de leurs souffrances. Vous respectez sincèrement les autres. Tel est l’esprit du Sûtra du Lotus et des bodhisattvas surgis de la Terre.

Chacune et chacun de vous s’exerce activement dans la pratique des bodhisattvas surgis de la Terre.

Les bodhisattvas surgis de la Terre sont nés à l’époque et à l’endroit où les gens souffrent et luttent le plus.

Pour décrire la situation à l’époque de la Fin de la Loi, Nichiren écrit : « [S’accrochant] avec le plus grand entêtement à leurs doctrines, […] [ceux] qui adhèrent au Hinayana rejettent le Mahayana, et ceux qui adoptent les enseignements provisoires attaquent l’enseignement véritable, au point que le pays est envahi par les ennemis de la Loi. » (Écrits, 403) Bien que Nichiren fasse ici spécifiquement référence à la confusion qui règne autour de la question de savoir quels sont les enseignements bouddhiques corrects, d’une certaine façon ses mots établissent un parallèle avec l’état spirituel de la société actuelle. Les gens sont fortement attachés à des valeurs superficielles et préfèrent ce qui est insignifiant à ce qui a un sens et une importance véritables. Ils sont attirés par le faux et l’inauthentique, et ont le vrai et l’authentique en aversion. L’époque de la Fin de la Loi est une époque où prévalent des modes de vie et de pensée superficiels et où l’on méprise ce qui est profond.

Dans ce monde où tout est à l’envers, les membres de la Soka Gakkai persistent à faire connaître le moyen de mener une vie de bien et d’authenticité aux personnes qui sont parties à la dérive par manque de direction et d’objectifs. Ils continuent d’apporter leur rayonnement en tant que dirigeants du peuple, à l’image des bodhisattvas surgis de la Terre, qui sont représentés chacun menant « sa propre grande assemblée » (SdL-XV, 207).

M. Toda a dit : « Je sais désormais que nous sommes tous apparus en ce monde avec la grande mission de propager Nam-myoho-renge-kyo, ou les sept caractères du Sûtra du Lotus4, à l’époque de la Fin de la Loi. Si je définis alors notre statut en partant de cette conviction, nous sommes tous et toutes des bodhisattvas surgis de la Terre5. »

Par vos actions et vos résultats, vous avez tous démontré que ce rugissement de lion exprime la vérité. Sans nul doute, Nichiren et tous les bouddhas de l’Univers font l’éloge de vos grands accomplissements de bodhisattvas surgis de la Terre en ce siècle, et vous applaudissent.

Mais il y a encore tant de misère et de souffrance sur notre planète. Le chaos et la confusion vont croissant. Le voyage sans fin des bodhisattvas surgis de la Terre se poursuit donc : pour la paix et le bonheur de l’humanité. En conséquence, je vous demande de mener une vie longue, en bonne santé, et pleine de vigueur. Le monde attend vos visages souriants.

D’après Hokekyo hobenpon juryohon kogi (Le Sûtra du Lotus, chapitres Hoben et Juryo, commentaires de Daisaku Ikeda), vol. 2, publié en japonais en janvier 1996

La sagesse pour créer le bonheur et la paix est une compilation des écrits de Daisaku Ikeda sur une base thématique.

  • *1Bodhisattvas surgis de la Terre : une multitude innombrable de bodhisattvas qui surgissent de l’espace situé au-dessous de la Terre et auxquels le bouddha Shakyamuni confie la tâche de propager la Loi merveilleuse, ou l’essence du Sûtra du Lotus à l’époque de la Fin de la Loi.
  • *2Le monde saha : notre monde, qui se caractérise par une multitude de souffrances. Souvent traduit par le monde de l’endurance. En sanskrit, le terme saha signifie la terre ; il dérive d’une racine qui signifie « supporter » ou « endurer ». C’est pourquoi, dans les versions chinoises des textes bouddhiques, saha est rendu par la notion d’endurance. Dans ce contexte, le monde saha désigne un monde dont les habitants doivent endurer des souffrances.
  • *3Cinq impuretés : ou cinq souillures. Il s’agit de l’impureté de l’époque, du désir, des êtres vivants, de la pensée (ou des conceptions) et de la durée de la vie. Cette expression apparaît dans le chapitre « Moyens opportuns » du Sûtra du Lotus : (1) l’impureté de l’époque comprend les perturbations répétées de l’environnement social ou naturel ; (2) l’impureté du désir est la tendance à se laisser gouverner par les cinq passions illusoires, c’est-à-dire l’avidité, la colère, la stupidité, l’arrogance et le doute ; (3) l’impureté des êtres vivants est le déclin physique et spirituel des êtres humains ; (4) l’impureté de la pensée, ou impureté des conceptions, est la prévalence de vues erronées telles que les cinq points de vue erronés ; (5) l’impureté de la durée de la vie est le raccourcissement de la longévité des êtres vivants.
  • *4Nam-myoho-renge-kyo s’écrit avec sept caractères chinois (nam, ou namu, comptant comme deux caractères) et représente l’essence suprême de l’ensemble des vingt-huit chapitres du Sûtra du Lotus.
  • *5Traduit du japonais. Josei Toda, « Soka Gakkai no rekishi to kakushin » (Histoire et convictions de la Soka Gakkai), dans Toda Josei zenshu (Œuvres complètes de Josei Toda), Tokyo, Seikyo Shimbunsha, 1983, vol. 3, p. 119-120.